des Volcans, la Loire, des forêts, du vélo

une idée qui devient possible

Un week-end de disponible, une envie de rouler avec du monde, le sms est destiné à Thibault, compagnon de la traversée de la France . La réponse résonne, il part traverser les volcans d’Auvergne avec des amis, il me propose de me joindre à eux. Les détails sont fixés, Je n’ai plus qu’à me rendre à Aurillac, ville départ de ce périple.

Revenons sur quelques éléments pratiques. L’objectif est donc de rallier Clermont-Ferrand depuis Aurillac environ 200 kilomètres, le parcours n’est pas figé, la nuit du samedi non plus, la liberté est partout où on l’a saisi ! Mes compagnons de route n’ont que le temps de leur week-end, le train pour que chacun retourne chez soi est bloqué au dimanche soir, nous ne nous perdrons donc pas en route tout en nous faisant plaisir.
La météo s’annonce … c’est déjà pas si mal.

l’équipe du week-end : Fabien et Mathieu qui seront en tandem, en effet Mathieu est déficient visuel, Sébastien, Léo, Antoine, Thibault et moi-même !

Avant de pédaler : se rendre sur place

Je trouve un train qui m’amène à Aurillac avec un changement à Brive la Gaillarde. Départ Paris Austerlitz, le train arrivera à Brive la Gaillarde avec 55 minutes de retard, un changement qui tombe à l’eau, le train qui devait me transporter à Aurillac est supprimé puis remplacé par un car qui met un temps certain à arriver. Comment vais-je m’être mon vélo dans le car… Je suis patient, j’ai le temps. Les compagnons de route arrivent à Aurillac vers 23heures, je pourrai presque pédaler les 70 kilomètres qui me sépare de la ville la plus froide de France selon les informations météorologiques !

Le car arrive, un car avec des soutes, une femme est également avec son vélo, après manipulations et tergiversation le tout est posé et on l’espère un peu maintenu pour pas que ça bringuebale au premier ou deuxième virage. Il fait chaud en ce vendredi 29 septembre 2017.

Mon idée était simple lorsque je me suis embarqué dans ce week-end, d’un côté il s’agissais d’aller traverser une superbe région française que je ne connais pas avec des personnes qui pratiquent le vélo régulièrement. C’est la première partie de « l’aventure » car je me suis dit que n’ayant pas d’impératif j’avais le temps de poursuivre cette randonnée jusqu’à Paris. Je compte parcourir à vélo les quelque 600 kilomètres qui sépare Aurillac de Paris. Le tout en faisant des étapes de bivouac. Vivre intensément l’aventure !

 

sur les quais de la Jordanne à Aurillac

Mon car arrive à Aurillac après avoir monté et descendu des vallées, longé des cours d’eau sinuant. Il est dix sept heures.

 

Je pédale dans Aurillac, je découvre une magnifique petite ville, je lis un peu, puis je décide de m’installer en terrasse, j’y boirai et mangerai. à la nuit tombante un flot de cycliste se déverse dans le centre ville, après renseignement il s’agit d’une rando VTT nocturne qui a lieu tous les ans et qui fait le tour de la ville d’Aurillac. Le nombre de vélo est phénoménal. Je reçois un appel, mes compagnons du week-end me propose de récupérer le AirBnB et de m’y installer le temps qu’ils arrivent. L’appartement est au cœur de la ville. Les vélos y seront à l’abri.

 

Jour 1 : pluie de volcans et volcans de pluie

Nous partons sous la pluie entre sourire et plaisanterie, la motivation est là néanmoins. La route est montante nous parcourons la D35, la musique est de la partie, une enceinte glissée dans le porte bidon vertical du cadre de Léo. Nous discutons, nous profitons du paysage et de l’air pur malgré la brume et la pluie. Le chemin est choisi sur une carte routière dans l’instant, il nous fait arriver à Massoubro par la D246, lieu dit de la commune de Mandailles Saint Julien, nous faisons un point ravitaillement dans une supérette boulangerie, il se met à pleuvoir plus sérieusement, nous plaisantons sur cette météo pour nous donner du moral plus que pour en rire !

De l’autre côté du lieu dit, un hôtel restaurant, nous décidons d’en profiter, nous mangeons une truffade après avoir parcouru 28 kilomètres de vélo, ça s’annonce bien ! La sieste n’est pas faite mais le temps s’est améliorer, nous poursuivons avec un regain d’énergie, et un ventre bien rempli. Nous franchissons de magnifique paysage que chacun prend le temps de contempler. Nous décidons de prévoir un logement pour la nuit, nous trouvons un airBnB à Espinchal, la demande est acceptée, nous voilà avec un objectif pour la journée.

Une terre volcanique

Le propriétaire est absent et nous sommes accueillis par Danièle une habitante qui nous fait un point historique sur les Melons, en effet après guerre c’était le nom donné aux habitant.e.s car Espinchal était la ville la plus riche de France pour son textile, du coup les habitants portaient des chapeaux melons. Bref, ils ont le melon un peu non ?

Le logement est grand, nous y sommes à l’aise, nous avons pédalé 87 kilomètres, nous mangeons 1,5kg de pâtes, 1kg de sauce. et buvons une petite Grappa.

Pas de pression (sauf dans les pneus) le lendemain; quoique le train n’est pas à rater pour certains !

 

Jour 2 de sept à solitaire, une épopée magnifique

Le ciel sera chargé mais nous pourrons quand même bénéficier du plaisir d’admirer une terre volcanique au repos, apaisé, assagit !

Le Puy de Sancy nous fera de l’œil, une course au panneau de village sera lancé avec Antoine, des ascensions fulgurantes parsemées de temporisation, des descentes sensationnelles, du soleil aussi parfois.

les protagonistes posent pour la pause

Nous avons le temps de monter le Puy de Dôme, mais nous sommes confrontés à l’inattendu, accès interdit à vélo, pourtant la route est superbe mais réservée aux secours … l’unique sensation négative du week-end pour moi.

Nous rejoignons Clermont-Ferrand en roue libre, c’est bien au fond d’une cuvette ! 96 kilomètres aux compteurs, une pause au café de la gare après avoir laissé Fabien, Léo, Antoine et Mathieu qui repartent en voiture. J’ai encore 450 kilomètres pour rallier Paris, je quitte Thibault et Sébastien et je me remets en selle, sortir de Clermont-Ferrand se fait à la force du mollet, mon plan de route est simple, traversé Volvic, puis la forêt de Tronçais. Volvic pour être une des sources françaises les plus connus, j’ai envie de voir à quoi ressemble le village et puis tenter d’apercevoir la source. La forêt de Tronçais parce que c’est l’une des plus vieille futaie d’Europe et que le lieu semble magique, mais ce passage est prévu pour le lendemain.

Je me lance donc à l’assaut de Volvic, j’empreinte des routes secondaires agréables. Je trouve la source mais ne la verrai pas car Volvic (l’entreprise) veille au grain ! Bref je repars vers le nord, la nuit tombe, la route devient principale, un camion me double, un deuxième ; ça devient dangereux, à l’intersection qui vient, je tourne et recherche un endroit pour mettre la tente, je croise un chien sympathique mais qui fait grise mine … Ne trouvant rien à mon goût je décide de rejoindre l’autre côté de la route départementale, je trouve un chemin qui mène à une aire avec un parcours d’entraînement pour chien, un truc du dimanche pour dresser son chien à franchir des obstacles, en poussant quelques dizaines de mètres plus loin, je découvre un pré inoccupé, je dors là : 46°00’45.1″N 3°05’16.7″E. J’ai roulé 40km en solitaire et c’était pentu pour sortir de Clermont-Ferrand.

Jour 3 Paysages Français

Je pars à 7h00 le réveil a sonné à 6h00. C’est grisant ce départ soleil non levé, je pédale à nouveau sur la route départementale sur quelques kilomètres puis la route devient beaucoup plus agréable après avoir bifurqué.

Je roule en pédalant traverse les villes et villages, hameau, lieux dits, et parfois non dits, je monte je descends, en danseuse

je vous présente la note

parfois, sur la selle souvent. Les kilomètres défilent, je pense à pédaler, et je ne fais pas qu’y penser ! Je suis satisfait de mon tracé, des routes parfois passagères mais étant donné qu’aucune reconnaissance n’est faite ça reste une satisfaction. J’arrive en forêt de Tronçais, le temps est nuageux, les couleurs des feuilles d’automnes somptueuses. Je tombe sur une auberge à Tronçais ; je saisis l’opportunité : quiche, entrecôte patate sautée, fromage, flan chocolat au lait, dessert avec un pichet de vin, café, 14 euros, propre, ça sent le local !
j’oublie pas de vider 25cl d’eau et d’utiliser les toilettes.

deux vélos sur la voie verte de la Loire à vélo

Je repars direction Cuffy pour rejoindre la Loire à vélo, les kilomètres les plus chiant de la terre. Quelques endroit sympa, mais sur 100 km, rien qui ne vaille vraiment le détour à moins de faire les 100 kilomètres en une semaine et de visiter tous les lieux touristiques alentours. La Loire à vélo c’est beaucoup de chose sur internet, c’est un long parcours qui mérite à mon avis une attention particulière d’Orléans à Nantes. Cependant je ne peux pas nier la qualité de la voie verte qui est entièrement protégée des voitures.

241 km, je dors là : 47°35’54.1″N 2°45’22.5″E il est 19h30 quand j’y arrive. J’ai pu faire la fermeture d’un G20 à Chatillon-sur-Loire qui était la bonne surprise, sinon la nuit aurait été affamante, elle fût agréable !

 

 

Jour 4 une fin presque heureuse puisqu’une fin …

il pleut une bonne partie de la nuit, je plie la tente sous une pluie quasi inexistante, mais présente, une bruine pénétrante.
Je me mets en selle, ce départ me fait quitter la pluie définitivement, les nuages se dissiperont, il fera frais toute la journée.

Gien, la loire et fumée de centrale nucléaire

Je traverse le pont Canal de Briare, ouvrage magnifique, je commence à en avoir quelques uns à mon actif. Je le franchis à la lampe frontale. Traversée du parc du Gatînais français, puis immersion dans la banlieue de l’île de France, voiture, pollution, feu rouge, route, rue, autoroute, avion, train … et pas assez de signalisation de ville et des numéros de route, je suis avec le smartphone pour me localiser … un manque de travail sur le tracé tout à fait regrettable. 155Km.

Le bilan : toujours content sur un vélo

Aurillac Massy, c’est 632 km en quatre jours dont deux nuits en bivouac.

le plan de route qui a pris l’humidité

Le vélo nickel et le pilote nickel aussi.
Cheers !

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